Elever le niveau de compétences des infirmiers : le CESE approuve le projet du Gouvernement
IPA : Mode d'emploi
A l'origine de ce projet de texte : la pénurie de médecins qui frappe de nombreux pays et encore plus la Nouvelle-Calédonie, où des patients, faute de pouvoir contacter un médecin généraliste ou spécialiste, peuvent voir leurs pathologies s’aggraver considérablement. Dans l’attente de l’augmentation du nombre de médecins, via des programmes de formation ou de revalorisation salariale, le Gouvernement entend faire monter en compétence les infirmiers.
Bien que relativement récent en France, l’existence des IPA ou infirmiers de pratique avancée est déjà une réalité dans d’autres pays. Ces infirmiers, de niveau master 2, ont approfondi leurs compétences, ce qui leur permet, sous certaines conditions, d’exercer une partie du travail des médecins.
En Nouvelle-Calédonie, certains infirmiers ont déjà fait connaître leur intérêt pour cette formation avancée. Il est également plus facile d’en recruter. Ces IPA pourraient assumer un rôle crucial dans le tissu médical du territoire en permettant l’exécution et le contrôle des prescriptions médicales et en empêchant les interruptions de traitement, particulièrement préjudiciables. Un projet de loi du pays a déjà été présenté devant le CESE et au Conseil d’Etat mais n’a pas encore été adopté par le Congrès de la Nouvelle-Calédonie. Le présent projet de délibération vient compléter la loi du pays.
Vendredi dernier en séance plénière et les jours précédents en Commission, les conseillers du CESE ont déploré l'absence d'arrêté pour accompagner le projet de délibération.
(Yannick Slamet, Membre du Gouvernement en charge de la Santé et du Budget répond aux questions des conseillers lors de la séance plénière du vendredi 18 novembre)
Débat et recommandations du CESE
La nécessité et l’intérêt des IPA ne fait aucun doute pour tous les intervenants reçus lors des auditions, même si une opposition du corps médical existe toujours. Cependant, afin que le dispositif puisse rapidement être mis en place et produire des effets bénéfiques, les conseillers et conseillères soulèvent deux thématiques principales : la formation et la rémunération. En attendant, ils saluent la création du statut qui, dans l’attente de participants calédoniens, permettra à des infirmiers métropolitains de venir postuler.
Enfin, la commission puis les conseillers en séance plénière ont insisté une fois de plus sur la nécessité de créer un dossier médical partagé, outil qui sera utile aux IPA et aux équipes médicales.
Voici les recommandations du CESE :
- -dans l’attente d’une formation sur le territoire, il serait souhaitable que la Nouvelle-Calédonie finance les premiers envois d’infirmiers en formation IPA. De la sorte, le besoin pourrait être rempli rapidement sans que les hôpitaux ne soient placés dans une situation financière encore plus précaire qu’aujourd’hui.
- -ces formations devraient intégrer les dispositifs existants (BTF, BAS, cadre avenir etc.). De la sorte, la Nouvelle-Calédonie pourra fidéliser ses praticiens en santé, ce dont elle a cruellement besoin en ce moment.
- - dans la mesure du possible, il serait souhaitable qu’une partie de la formation se passe en Nouvelle-Calédonie, ce qui rendrait l'enrôlement des volontaires et l’investissement des hôpitaux plus facile.
- - la commission rappelle qu’il existe des solutions simples pour répondre à cette problématique rapidement. Il suffirait d’ aligner le statut et le salaire des IPA sur les grilles des indices des infirmiers anesthésistes, en tout cas en ce qui concerne le public. Dans le privé, il faudra renégocier les conventions collectives concernées et modifier la nomenclature des actes médicaux et para-médicaux.
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